Manon Pasquier qui encadre ces ateliers n’est pas artiste mais médiatrice culturelle. Elle ne produit pas d’œuvres mais a l’habitude d’intervenir auprès d’enfants de la maternelle au collège pour les sensibiliser aux arts et leur donner envie de pratiquer. Les ateliers commencent toujours par la découverte d ‘œuvres d’artistes à travers des livres, des photographies ou des vidéos. C’est l’occasion de discuter ensemble de ces œuvres pour les analyser, se poser des questions sur la technique ou le sujet ou encore sur ce qu’elles nous font ressentir. Ensuite, on passe à la pratique. Mais le but premier n’est pas d’apprendre des gestes précis comme dans un cours. Ici, on explore et on tente de développer les savoir-faires que l’on a déjà. Abdouraman a particulièrement apprécié l’atelier aquarelle : “j’aime bien les couleurs, simplement les mélanger et voir ce que ça donne avec plus ou moins d’eau”.
Durant ces ateliers il y a aussi des temps récurrents où chacun peut parler de son humeur ou de ce qu’il ressent à partir d’images, où on choisit un motif simple que l’on s’entraîne à dessiner plusieurs fois durant 5 min au début de chaque séance, où on crée aussi sans réfléchir grâce à des jeux de dessin spontané.
Pour regrouper tous leurs travaux, les élèves ont un carnet personnel qu’ils utilisent comme un carnet d’artiste. Tout est permis à l’intérieur de ce carnet qui permet de garder une trace des avancées et progrès de chacun : on peut y dessiner, écrire des commentaires ou citations, raturer, essayer quelque chose puis recommencer à la page suivante si on change d’avis, peindre, coller ses modèles et réalisations… “ça me plaît de garder tout ça en souvenir et je sais que j’aurai plaisir à le regarder plus tard quand il sera fini” constate Abdouraman qui a pris l’habitude d’emporter régulièrement son carnet à la maison pour continuer de le remplir durant les week-end ou les vacances. Abdalla remarque également que son carnet lui est utile : “je dessine beaucoup plus qu’avant je trouve”. Et c’est bien là le but de ce projet, que chaque participant se familiarise avec de nouveaux moyens d’expression et qu’il prenne l’habitude de les utiliser régulièrement afin de prendre confiance dans qu’il produit. Aya se sent en effet plus à l’aise : “Avant je dessinais mais je gommais beaucoup et je n’aimais pas mes dessins. Maintenant j’ai compris comment m’entraîner et progresser”.